Définir une stratégie

Avoir une stratégie semble une évidence et pourtant on peut vite oublier de se pencher dessus lorsqu’un projet inutile et imposé émerge près de chez soi. Définir sa stratégie permet de se mettre d’accord sur des objectifs, identifier ses forces et ses faiblesses, ainsi que celles de son adversaire.

Identifier les sous-objectifs

Votre objectif général et final est évidemment l’abandon du projet inutile et imposé contre lequel vous vous battez. Mais pour y parvenir, il y a différents objectifs à court terme et à moyen terme à atteindre. Nous ne pouvons pas vous donner de liste de ces objectifs puisqu’ils dépendent complètement de votre situation locale. Cependant si vous procédez à un bon état des lieux de la situation, de vos besoins et de vos adversaires, alors vous pourrez identifier les objectifs prioritaires à court terme et sélectionner les leviers qui vous permettront d’atteindre ces objectifs.

Quelques exemples d’objectifs prioritaires :

  • faire basculer des élu·es locaux dans l’opposition au projet,
  • faire en sorte que l’enquête publique demande le rejet du projet,
  • obtenir le soutien des riverain·es, des agriculteur·ices, etc.

Votre stratégie dépendra de l’avancée du projet contre lequel vous vous battez. S’il en est encore avant les premiers recours où si tous ces derniers sont déjà épuisés, vous devrez adapter votre stratégie.

Les Étapes de la stratégie

Les premières perspectives stratégiques, qui vont concerner toutes les luttes, sont celles de passer par les approches citoyennes pour atteindre nos objectifs.

L’expression de nos opinions

Elle peut être entendue et reconnue par les personnes qui légalement peuvent mettre un arrêt au projet. Ce sont des personnes avec du pouvoir exécutif qui, influencées par nos discours, par l’information que nous aurions à leur proposer, changeraient de position pour adhérer à la nôtre et renonceraient au projet. Cela nécessite qu’une écoute, une compréhension soit possible, et ce n’est pas toujours le cas.

La menace

Principalement sur leur réputation, elle est souvent l’outil tactique qui suit leur refus de nous entendre : la construction d’une image publique défavorable de ces personnes, qu’elles soient dans une entreprise ou dans les institutions publiques, afin que leurs partenaires politiques et économiques ne leur fassent plus confiance et qu’ils ne puissent plus poursuivre leurs objectifs faute de soutiens ou qu’ils ne soient pas réélus aux prochaines élections. C’est une manière de construire un rapport de force qui ne peut fonctionner que si les personnes dépendent de cette image publique ou auraient trop à perdre de la voir abîmée.

Faire pression

Si le projet en est encore à ces premières pas, faire pression sur les localités en participant à leurs réunions d’information et de consultation peut s’avérer fructueux, pour peu qu’ils n’aient pas encore pris d’engagement les liant légalement à sa réalisation et qu’ils prennent peur devant un débordement, ou adhèrent à vos critiques si ils y sont sensibles.

Le blocage physique

Le blocage physique, par la présence épisodique ou permanente de personnes sur des points critiques de la construction du projet, ralentit le processus par la durée du blocage, peut visibiliser la lutte et donner l’occasion à de nouvelles personnes de vous rejoindre et de s’exprimer sur la question. Il est aussi un outil reconnu pour mettre à l’agenda médiatique le projet inutile et imposé, ce qui peut amener des personnes avec du pouvoir exécutif ou d’influence à se positionner et ainsi à faire évoluer le rapport de force.

Cette question du rapport de force, cet outil d’analyse, est une des approches de compréhension et de construction d’une stratégie. Vos adversaires dans ces luttes n’auront probablement pas la même manière de se représenter les choses que vous, ni les mêmes objectifs. Si parfois la communication est suffisante, la construction d’un conflit à votre avantage sera nécessaire.

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