Les étapes clefs du projet

Cette page présente les grandes étapes qui jalonnent la lutte contre un projet inutile et imposé.

Et soudain, une rumeur…

Un promoteur envisage un projet immobilier sur un terrain agricole, un pouvoir public veut construire une nouvelle bretelle d’accès à un zoning et raser la partie d’un bois, une chaîne multinationale envisage la construction d’une grande surface ou d’un complexe commercial. L’inquiétude va croissante.

1. Prise de conscience locale de l'existence du projet

  • Rumeur, annonce publique ou enquête d’utilité publique, via l’Apparition de panneaux, annonces discrètes, ou informations circulant localement
  • Réactions individuelles, inquiétude diffuse.
  • Premières infos circulent (tracts, réunions, bouche-à-oreille).

Trois étapes clefs du début du projet :

L’avant projet

Le projet se dévoile par des affiches annonçant une séance d’information, une enquête publique et peut-être une étude d’incidences. En fait, à ce stade, le projet n’est encore qu’un avant-projet.

 Le projet définitif

Cette fois, c’est le « vrai » projet qui est présenté et vous êtes au seuil d’une enquête publique qui sera pour vous et votre collectif un moment décisif.

 La réunion de concertation

Ce moment est certainement moins spectaculaire que les autres mais il est important à préparer. C’est l’occasion de réfléchir au positionnement de votre collectif face à vos adversaires et aux «arbitres» du conflit.

Les premières actions pour résister au projet

2. Enquêter et documenter les avancées du projet

  • Recherche d’infos précises sur le projet, ses promoteurs, son calendrier, les procédures en cours…
  • Évaluation des impacts : Analysez les conséquences environnementales, sociales et économiques.
  • Récupération de documents officiels, des permis ou des études d’impact pour confirmer l’existence du projet et en connaître les détails.
  • Premiers contacts avec des journalistes ou chercheurs.

3. Lancer et structurer un collectif-coeur

  • Premières réunions / Rassemblement des opposants locaux : Habitant⸱es, associations, expert⸱es, paysan⸱nes, naturalistes, militant⸱es, etc.
  • Constitution d’un groupe local / noyau dur
  • Recherche de soutien auprès de réseaux existants (ex. : Conf’, Soulèvements de la Terre, FNE, Extinction Rébellion, syndicats, élus…). – voir la page Trouver des allié⸱es
  • Définition des objectifs, des valeurs, du mode d’organisation (AG, groupes de travail, etc.). – voir la page Structurer son collectif
  • Évaluation des besoins financiers, élaboration et mise en œuvre d’une stratégie de recherche de fonds – voir la page Trouver des financements
  • Partage d’expériences : Recherche de conseils et stratégies auprès d’autres luttes locales.
  • Éventuellement, ou plus tard ; choix de la structure (association, collectif informel, …)

Aller plus loin avec la rubrique Stratégie d’organisation collective du site internet lutteslocales.fr !

4. Identifier les recours juridiques et institutionnels possibles contre ce projet inutile et imposé

Très souvent, les projets dénoncés sont autorisés ou menés par une administration. Les décisions de ces administrations sont en général attaquables devant les juridictions administratives. Nous vous conseillons de contacter un juriste et avocat afin de vérifier le dossier avant tout envoi officiel. Un recours mal exercé porte le risque de déstabiliser le cas en cours et les frais engagés, si vous perdez, seront à votre charge.

  • Dépôt de recours administratifs contre les permis, autorisations ou procédures.
  • Interpellation des élu⸱es, participation aux enquêtes publiques
  • Conseils & Veille juridique et mobilisation d’avocat·es solidaire ou associations spécialisées

Aller plus loin sur chacuns de ces points avec la rubrique Attaquer en justice du site internet lutteslocales.fr !

5. Sensibiliser, mobiliser, résister au projet

De la simple pétition à l’action de désobéissance civile, les actions peuvent prendre des formes très diverses suivant le contexte.

Nous préconisons deux actions principales :

  • Informer les riverain·es, associations locales, partis politiques, élu·es.
  • Contacter des médias locaux voire nationaux pour relayer le message – voir la page Médiatiser la lutte
 
Les actions associées :
  • Création d’un argumentaire de lutte.
  • Sensibilisation : Organisation de réunions publiques, forums, conférences.
  • Création d’un site web, réseaux sociaux, newsletter, gazette,
  • Faire du porte à porte, mener une enquête habitant⸱es
  • Création de visuels, affiches, vidéos pédagogiques
  • Organisation de campagnes de tractage, affichage, porteur de parole (sur les marchés par exemple) ; et autres dispositifs d’éducation populaire.
  • Briefing d’un porte-parole et Identification des événements locaux pour prise de parole publique
  • Création d’une cagnotte en ligne

Aller plus loin sur chacuns de ces points avec la rubrique Communiquer du site internet lutteslocales.fr !

La lutte prend de l’ampleur

6. Manifester, Action directe et Désobéir  : faire entendre sa voix contre le projet inutile et imposé

Prendre part à des rassemblements organisés par d’autres pour augmenter sa visibilité et le nombre de sympathisant·es, faire des actions symboliques voire de blocage…. Lorsque tous les recours sont épuisés, que votre plaidoyer n’a pas pu aboutir avant que les travaux aient commencé, vous n’avez plus d’autres solutions si vous voulez stopper les travaux que d’occuper le lieu du chantier dans la durée.

  • Organisations de Manifestations, rassemblements, blocages, actions symboliques ou de désobéissance civile.
  • Appel à occupation du site (ZAD, campements, vigies…).
  • Vigilance sur les travaux, surveillance du chantier, documentation
  • Se former et s’informer sur les risques de répression policière et judiciaire

Aller plus loin, voir les rubrique Se mobiliser et Se défendre face à la répression du site internet lutteslocales.fr !

7. Ancrer la lutte sur le territoire, Construire des alliances, Imaginer les futurs

  • Création de liens durables avec la population locale.
  • Fêtes de soutien, marchés, cantines populaires.
  • Coopérations avec d’autres luttes ou réseaux militants ou identification d’allié⸱es en dehors des réseaux militants qui ont intérêt à soutenir la lutte.
  • Co-conception d’un contre projet de territoire viable et désirable. – Voir la page Monter un contre-projet

8. Temporalité longue et rebonds de la lutte contre le projet

Aller plus loin sur chacun avec la rubrique Vie du collectif de lutte du site internet lutteslocales.fr !

Victoire !

Votre recours et/ou votre mobilisation a fonctionné. Le projet s’arrête ou se transforme mais vous avez réussi à empêcher la construction d’un grand projet inutile. Partagez votre expérience, parlez-en autour de vous, rejoignez d’autres collectifs : prenez part à l’imaginaire collectif d’un monde meilleur !

9. Victoires, relances et transformations

  • Abandon du projet, suspension, transformation locale.
  • Réorientation vers des projets alternatifs (agroécologie, réensauvagement, SSA, etc.).
  • Passage de la lutte défensive à une dynamique offensive ou créative.
  • Ré-organisation du collectif suite à la victoire : passer de l’offensive à la veille active.
  • Soutien des personnes ayant subit une répression juridique ou policière – Voir la rubrique Se défendre face à la répression

BONUS : Essaimage de la lutte, raconter les étapes de la résistance au projet

  • Documentation de la lutte (brochure, film, site).
  • Partage d’expérience avec d’autres territoires.
  • Participation à des réseaux de résistance ou à des forums nationaux/internationaux.

Sites ressources

Les possibles recours juridiques contre les projets imposés et inutiles Notre affaire à tous

Manuel de Résistance par Occupons le terrain, association jumelle de Terre de Lutte en Belgique