Lutter contre les routes
La route et la voiture ont prit une place plus que centrale dans nos sociétés. Nos villes, nos villages et nos campagnes ont été façonnées par et pour la voiture depuis son essor après la Seconde Guerre mondiale. Si nous sommes passé·es d’environ 1 voiture pour 25 habitants en 1950 à 1 voiture pour 2 habitants en 2000, c’est parce que tout a été fait pour. Ces politiques ont un impact réel et considérable sur la qualité de vie, la santé de la population et l’environnement.
Où en sont les luttes ?
La poursuite du modèle individuel autour de la voiture entraîne la construction constante de nouvelles routes, au détriment des mobilités alternatives et de la volonté de développement du fret.
Si une soixantaine de luttes en France s’organisent contre des infrastructures routières, tunnel, autoroute, contournements, etc, c’est aussi souvent contre le système du « tout voiture » qu’elles s’opposent. Regroupées depuis 2022 en une coalition de lutte La déroute de routes, les luttes locales ont pu identifier le points communs entre tous les projets d’infrastructure routières inutiles, et ainsi rédiger un manifeste commun et porter ensemble un moratoire sur les routes, joignant ainsi leur force et augmentant leur voix.
Carte des luttes locales membres de la déroute des routes.
Qui fait quoi ?
La Déroute des Routes, crée en 2021, est une coalition qui regroupe plus de 60 collectifs en lutte contre des projets d’infrastructure routière en France.
Rail Convergence Nationale, association qui fédère collectifs, comités, associations d’usagers, de collectivités, d’élu.es, de syndicalistes, de citoyen.nes souhaitant défendre le rail.
Sud Rail, syndicat du Fret.
La Voie Est Libre, stop A69 Castre-Toulouse.
Groupe Nationale de Surveillance des Arbres – Le GNSA s’est constitué devant le constat alarmant de l’abattage de nombreux arbres chaque année et l’incompréhension des citoyens et des mouvements de protestation locaux.
FUB Fédération française des Usagères et Usagers de la Bicyclette – Le vélo au quotidien – rassemble les 284 ateliers de réparation membres du réseau de la FUB.
L’Heureux Cyclage, le réseau des ateliers vélo participatifs et solidaires, qui rassemble l’ensemble des ateliers de réparation.
Voir aussi la liste des soutiens de LVEL, contre l’A69.
Confédération Paysanne, contre l’artificialisation des sol et des terres agricoles.
Quelles actions possibles ?
Agir avec les luttes locales
Signer le moratoire de la Déroute des routes, la soutenir financièrement, ou encore participer à sa communication.
- Rejoindre un collectif en lutte contre un projet routier.
Déconstruire les arguments fallacieux
Les routes sont presque toujours justifiées comme une solution locale pour fluidifier le trafic existant. Or la construction d’une route crée son propre trafic supplémentaire saturant très rapidement. Aucune construction de routes n’a jamais supprimée les embouteillages. Cela n’a jamais marché. Toute nouvelle route incite à aller toujours plus loin et induit une hausse du trafic à moyen terme qui congestionne à nouveau la nouvelle infrastructure entre quelques mois et quelques années. C’est le trafic induit.

Photos de LVEL – Les affiches
Combattre la logique d’aménagement des territoires néolibérale
L‘objectif réel de tous ces projets routiers est d’intensifier réseaux et logistiques. Tous les collectifs de la Déroute des routes en font le constat : en traçant les projets contestés sur une carte nous avons clairement vu qu’ils s’insèrent dans le réseau de transit. Chaque route construite a un impact bien plus grand que l’impact local, car elle favorise la logique de transport longue distance et de développement d’activités économiques.
Les projets routiers sont un élément central dans l’expansion des grandes villes, autant pour être reliées entre elles que pour alimenter la logique des flux tendus des marchandises et ouvrir un accès vers de nouvelles vagues d’urbanisation. Les routes sont le front pionnier de la métropolisation.
Défendre la démocratie
Les grands projets d’aménagement routiers sont décidés en toute opacité, sous le poids des lobbies et sans prise en compte de la parole citoyenne et des capacités d’expertise de la société civile. Les enquêtes publiques sont une fabrique du consentement : manque d’infos sur le projet, les observations de la populations ne sont pas prises en compte et un avis favorable est souvent livré malgré une majorité de d’avis défavorable.
Construire les alternatives
Soutenir les acteur⸱ices qui portent les alternatives, en signant la pétition ou rejoignant les mobilisations de la Rail Convergence Nationale, ou encore en soutenant les réseaux de participatifs de vélos!

Photos par LVEL, Mario Kart : les bolides
Podcasts
Les enjeux des réseaux de transport, les tentacules de la résistance – Table ronde, Résistantes 2023, radio Larzac
la Déroute des routes et Thomas Brail – Entretien Résistantes 2023
Livres
Fake or not : Voiture — Aurélien Bigo, Isabelle Brokman, édition Tana, 2024
La Revue Z — Laquelle ?