Des collectifs sûrs

Un groupe, c’est souvent un petit théâtre de la société dans laquelle il existe, pour ce qu’elle a de meilleure comme de pire. Vous serez donc certainement confronté-e-s à des comportements sexistes ou à des rapports de domination homme/femme plus ou moins graves dans la vie du collectif. Ce n’est pas parce que nous avons tous une fibre écologiste que nous avons changé de logiciels sur les questions de rapport de pouvoir, de force, de sexe, de diplôme… dès lors, il est très important d’apprendre à repérer des oppressions et à les abolir. Un groupe militant c’est aussi souvent un lieu d’expérimentation pour changer nos habitudes pour le meilleur !

Comment ne pas agresser ?

Ne pas agresser quelqu’un·e, c’est s’assurer que tous les actes entrepris sont consentis. On parle même de consentement enthousiaste, qui est un consentement explicite et implique que les deux partenaires aient envie de passer à l’acte (et non pas que l’un·e concède quelque chose à l’autre). Il peut être donné globalement tout en restant révocable à tout moment et doit être renouvelé à chaque étape. Le plus simple est souvent de verbaliser. Les mots clés ici :  « j’ai envie de… je peux ? » ; « Serais-tu d’accord pour… ? » 

Ceci vaut pour tout rapport : entre co-organisateur-rices de la lutte, entre femmes/hommes, hommes/hommes, etc… Quand vous entreprenez quelque chose, quand vous discutez ou simplement quand vous donnez un avis, demandez-vous dans quelle position vous êtes et ce qu’elle peut avoir comme impact sur l’autre.

Les différentes discriminations

Sans être exhaustive, voici la liste de différentes discriminations, parfois invisibles, que vous pouvez perpétuer ou subir dans un collectif :

Le sexisme

Il se matérialise par la croyance qu’un genre (homme/femme) serait intrinsèquement supérieur à l’autre. Le sexisme émane de notre culture patriarcale et concerne donc en priorité les hommes. Les femmes et les hommes doivent donc être viligent-es face aux comportements sexiste

La catégorie socioprofessionnelle

Elle va souvent de paire avec notre niveau d’étude et nous apprend que certain-es statuts nous donnent un droit à manager ou à décider de fait. Cassons ces idées reçues. Restons humbles face à notre catégorie sociale. N’adoptons pas une posture de sachant systématique qui mène souvent vers un rapport de pouvoir néfaste.

La xénophobie

On a beau être ouvert, les comportements xenophobes, parfois raciste, arrivent vite au sein d’un groupe, surtout si celui-ci se constitue de manière homogène à l’origine.

L’agîsme

Jeunes ou vieux, ne nous jugeons pas ! L’avis d’un-e jeune n’est pas moins intéressant, l’expérience d’une personne âgée est un vrai trésor ! Travaillons ensemble sans se juger entre générations.

Le validisme (handicap)

Cette discrimination passe souvent innaperçue, mais le simple fait de ne pas rendre un lieu accessible nourrit la différence. Sans même parler de handicap, la rencontre avec des personnes neuroatypiques provoque souvent un rejet et une mise à l’écart.

Sur les oppressions

  • Sur la question des violences sexistes et sexuelles, nous vous conseillons les formations de Nous Toutes
  • Les Chef·fe·s, comment s’en débarasser ? propose des idées d’aménagements et de comportements, pour les “chef·fe·s” et pour les “autres”.
  • La Tyrannie de l’Absence de Structure sur Infokiosk : L’expérimentation de l’autogestion ou des fonctionnements horizontaux nous délie des réflexes hiérarchiques explicites. Mais l’habitude et l’expérience nous montrent que parfois ces habitudes ressurgissent de manière implicite si l’on n’y fait pas attention.

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