La stratégie de communication
Avant de vous lancer tête baissée dans la documentation de votre lutte, ou la production de tracts “antis-” prenez le temps de vous demander ce que vous voulez raconter, à qui, pour quel effet désiré.
Les objectifs de la communication
Pour bien démarrer, il vous faut repartir de vos objectifs de lutte principaux et secondaires. La communication doit servir ces objectifs. Par exemple, si vous avez identifié qu’un objectif secondaire était d’embarquer les riverain·e·s avec vous, vous devrez alors déployer une communication dans ce sens. On ne raconte pas l’histoire de la même manière et avec les mêmes supports en fonction des publics. Évitez donc de vous focaliser uniquement sur l’objectif ultime “pas de projet”.
1 - Indicateurs de réussite
Par exemple : Une des pistes pour que le projet s’arrête est de convaincre 50 élus décisionnaires dans le syndicat chargé de la construction de l’usine. J’imagine donc de quoi je souhaite leur parler et comment. Dans un premier temps, une lettre personnelle, puis une réunion en présentielle. Si cela ne fonctionne pas, j’essaye de les pointer du doigt publiquement par une campagne de presse ou sur les réseaux sociaux. Si j’arrive à atteindre la majorité de ces 50 élus, alors je peux axer ma campagne avec leur soutien et passer à la phase suivante.
Comme pour vos objectifs, les indicateurs fonctionnent en séquences. Évaluez l’impact de votre communication en fonction de vos objectifs. Évitez surtout la bonne vieille technique du doigt mouillé qui consiste “à sentir ce que les gens veulent ou ont compris”.
Une communication peut s’évaluer de deux manières :
Quantitativement : le nombre de bénévoles qui vous ont rejoint après une campagne, le nombre de vues sur une vidéo, le nombre d’articles qui parlent de vous, etc…
Qualitativement : le soutien d’une personne clé, un article long et efficace sur votre lutte, l’implication d’un-e élu-e important-
2 - Définir les cibles
Votre cible est intimement liée à vos objectifs. Essayez d’être le plus précis possible :
Âge, sexe, CSP… : le plus de détails possibles sur notre cible, sa carte d’identité
Besoins : quels sont ses besoins fondamentaux d’après vous ? (de calme, d’écologie, de sécurité…)
Peurs et doutes: de quoi peut avoir peur votre cible ? Quels seraient les doutes à lever ? ( qu’une ZAD se monte, qu’on dégrade son environnement…)
Essayez de vous projeter dans la vie de votre cible, d’en savoir le plus possible sur ses habitudes, ses traditions, etc…
3 - s'inspirer
Une fois que l’on a les objectifs et les cibles, on sait qui on veut toucher et pourquoi. Nous sommes en mesure de s’inspirer de ce qui a été fait, d’autres luttes… Cette étape est importante car elle va nourrir la réflexion et la créativité. On regarde les messages, les canaux de diffusions, l’identité visuelle, les cibles touchées…Inspirez-vous des autres campagnes de luttes qui ont fonctionné !
4 - Définir son message
Thématiques possibles
Sur quel thème allons-nous travailler, en fonction de l’objectif et la cible ? Est-ce qu’on doit mettre en avant l’aspect biodiversité ? Santé ? Emplois ? Argent ?
Les messages à faire passer
De manière assez “froide”, lister tous les messages qu’on aimerait faire passer sur la thématique choisie
Lister des mots-clés qui ressortent des messages.
L’histoire à raconter
En fonction des cibles et de votre objectif, vous pouvez définir une histoire à raconter. Celle de votre lutte, de votre combat.
Cette histoire pourra ensuite être découpée en plusieurs morceaux, en fonction du déroulé de la campagne. Vous réutilisez alors vos mots-clés, ceux qui feront mouche, ceux que les médias réutiliseront, entre autres.
Les outils de communication
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