Se structurer

Avoir une stratégie semble une évidence et pourtant on peut vite oublier de se pencher dessus lorsqu’un projet inutile et imposé émerge près de chez soi. Définir sa stratégie permet de se mettre d’accord sur des objectifs, identifier ses forces et ses faiblesses, ainsi que celles de son adversaire.

Répartition des tâches et prises de décisions

Afin de clarifier votre fonctionnement pour vous-même et les nouvelles·eaux arrivant·es, il est très important de rendre clair qui fait quoi au sein de votre groupe. Cela peut être concrétisé par un organigramme.

Une telle structuration ne signifie pas forcément une hiérarchie, mais bien de prendre certaines missions en charge grâce, par exemple, à des rôles tournants et des binômes pour chaque tâche. Il est notamment utile de définir des personnes en charge d’organiser les réunions et d’animer le collectif (un binôme par exemple)

Vous aurez à établir comment sont prises vos décisions et avec quels outils, quelles sont les limites de l’autonomie de chacun·e dans leurs responsabilités, quelles personnes sont impliquées dans quel type de décisions.

Au début, ce sera facile, tout le monde sera présent et concerné. Au fur et à mesure que vous grandirez la question se fera plus présente, voire pressante, pour que la machine continue de tourner. Définir en avance quels types de prises de décision sont prises dans quel cadre permettra aussi de maintenir les participant·es impliqué·es. Selon le temps et l’implication des personnes, différents cercles peuvent être mis en place.

 Pour commencer vous aurez probablement le réflexe d’organiser des réunions pour établir la stratégie et en distribuer les responsabilités. L’organisation de réunion est en tant que telle une responsabilité souvent sous-estimée. Des réunions qui se passent bien et qui ont été bien cadrées à l’avance et pendant ces temps facilitent grandement la progression.

Vos débats s’intéresseront sûrement à différents sujets, des modes d’organisations que vous avez en interne à vos stratégies d’action. Les décisions que vous serez amené·e·s à prendre seront façonnées par les personnes qui les proposeront. Cela pourra mener à des asymétries entre vous. Pour prévenir cela, nous voulons vous inviter à prendre le temps de clarifier pourquoi et comment sont construites ces propositions, voire d’en faire un travail collectif. Cela pourra vous permettre de tou·te·s gagner en compétences et de progresser tout en incluant tout le monde.

Focus sur : le retroplanning

 Un rétroplanning est un outil utile pour compléter les prises de décisions face à une urgence, une date butoir, un engagement pris par le groupe, ou juste pour réfléchir à comment avoir le bon rythme pour réaliser vos actions et rassemblements. C’est aussi parfois un outil d’évaluation de la faisabilité d’une action. Si face au temps disponible il n’est pas possible de faire rentrer dans le rétroplanning tous les préparatifs permettant son bon déroulement, il vous permettra d’identifier soit ce sur quoi il est nécessaire de trouver des ressources externes, soit le cas échéant de reporter l’action.

Les Différentes techniques de prises de décisions

Au consensus

Cette méthode permet de faire en sorte que tout le monde soit à l’aise avec la décision et qu’elle soit discutée et construite ensemble.

Par consentement

Elle permet aussi la co-construction de la décision mais en cas de désaccord mineur, elle permet d’avancer tout de même en s’assurant que tout le monde puisse « vivre avec » la décision.

Par vote majoritaire

Cette méthode intervient en cas de désaccord majeur, pour trancher une question importante que le débat n’a pas pu améliorer assez et faire accepter à tout le monde.

 Par vote pondéré

Permet de prioriser certaines options parmi un ensemble

Communiquer dans le collectif

 L’important est de toujours bien penser à quel groupe, quelle boucle, quelles personnes ont besoin de quelles informations et de penser par cercles : Les informations générales à fournir à tous les sympathisants (la prochaine manifestation, le rendu du recours juridique, les différentes façons récapitulées de rejoindre et d’aider le collectif, …).

Celles-ci peuvent prendre la forme de newsletters épisodiques, par exemple mensuelles.

  • Les informations d’organisation du collectif (réunions, comptes-rendus, …) ;
  • Les informations rapides et quotidiennes des personnes les plus impliquées, qui ne nécessitent pas d’être communiquées telles quelles directement à tout le monde et qui au contraire pourraient les noyer d’informations peu importantes pour elles.

 Vous aurez besoin d’outils de communication interne pour vous tenir au courant de vos avancées, de nouveautés et d’articles, discuter hors des temps de travail collectif ou organiser vos événements.

Attention, communiquer en ligne sans précautions, c’est comme hurler ces informations dans la rue. Pour vous renseigner et vous former à ces enjeux, nous vous conseillons de vous rapprocher d’organisations comme La Quadrature du Net. Certaines organisations utilisent certains ou uniquement des outils libres. Si vous avez besoin de réaliser des réunions en ligne, plusieurs outils existent. 

Se structurer en association

Cela peut être utile pour avoir un compte en banque collectif, récolter des adhésions, réserver une salle de réunion, déclarer des événements en tant que personne morale ou pour réaliser des recours juridiques.

Une association doit avoir au moins deux membres élu·es au bureau qui “dirige” officiellement l’association, mais il est tout à fait possible d’avoir des modes de décision différents et en dehors de l’association. Une association peut aussi avoir des adhésions d’autres associations et structures, par exemple dans le cas d’une coalition d’associations locales qui se battent contre un même projet polluant.

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